10 déc. 2013

Réforme 2013 des retraites du privé : encore une non-réponse

Alors que le gouvernement a utilisé le vote bloqué le 26 novembre dernier pour faire passer (enfin) sa réforme des retraites, la montagne accouchera probablement d’une énième souris le 18 décembre prochain en dernière lecture.

Ladite réforme, nous dit-on, assurerait l’équilibre financier des régimes par répartition à l’horizon 2040 : ah, la belle affaire !

Selon Florence Legros, Professeur à Paris-Dauphine, l’impact de cette réforme sur le déficit du régime de base repose, hélas, sur un scénario irréaliste, notamment : le taux de chômage et la croissance des gains de productivité.

Conséquence de quoi, à l’horizon 2030, le régime général et les régimes complémentaires seraient plutôt déficitaires de plus de 20 milliards d’euros et non excédentaires de 0,8 milliards d’euros comme attendu.

Mieux, les finances des caisses de retraites du privé ne seraient point bénéficiaires de 3,2 milliards d’euros en 2050, mais déficitaires de plus de 40 Milliards d’euros !

Comment sortir donc de notre torpeur ? Probablement par la remise à plat de notre pensée traditionnelle basée sur le triptyque « montant des cotisations / durée d’assurance / niveau des pensions ».

A vrai dire, ce système de transferts entre les générations du secteur privé semble désuet, et non équitable. Notamment si l'on songe aux retraites des fonctionnaires, lesquelles sont financées à plus de 70% par l’Etat, c’est-à-dire par le contribuable et par la dette.

Cette situation appelle la mise en place de systèmes neufs, vite!

A propos de l'auteur : 
Bruno Scipioni est expert retraite, consultant en fiscalité et protection sociale. Il est basé à Paris-La-Défense. Grâce à son expertise il offre aux salariés de ses clients une étude personnalisée leur permettant d'évaluer les conséquences financières d'un départ volontaire: étude retraite personnalisée, fiscalité des indemnités et des aides, fiscalité de l'épargne.