12 nov. 2016


 La retraite progressive enfin en progression ! Focus.


 Mise en place en 1988, la retraite progressive a tardé à décoller: moins de 500 assurés avaient choisi ce dispositif fin 2005 : aidé par la réforme de janvier 2014, c’est désormais chose faite. Selon la CNAV, plus de 5 200 retraites progressives étaient servies en 2015.

 Encore méconnue du grand public, la retraite progressive présente pourtant des atouts majeurs. Décryptage :

 Véritable passerelle entre vie active et retraite, la retraite progressive permet au salarié de réduire son temps de travail tout en percevant des droits retraite.

 Son principal atout : les cotisations versées pendant la phase de retraite progressive continuent à produire des droits à retraite.

 Les conditions requises pour en bénéficier : être salarié ou ressortissant du RSI, à l’exclusion des professions libérales; avoir atteint l’âge légal moins 2 ans; totaliser 150 trimestres au moins dans un ou plusieurs régimes de base, et enfin, diminuer son temps de travail (salarié) ou réduire ses revenus professionnels (TNS).

 La méthode de calcul : la caisse calcule d’abord des droits sur la carrière acquise au moment de la demande. Dès lors, le montant provisoire de la retraite versé est proportionnel à la réduction d’activité. Par exemple, si l’activité est exercée à 70%, l’assuré perçoit 30% de sa retraite.

 La sortie du dispositif : sur simple demande de l’assuré souhaitant mettre fin à son activité professionnelle, un calcul actualisé des droits à retraite est effectué par la caisse. Celui-ci prend en compte les cotisations payées pendant la phase de retraite progressive.

 Bonne alternative au cumul emploi retraite, mais aussi excellente réponse dans le contexte de la transmission d’entreprise, la retraite progressive devrait être plus souvent proposée aux assurés.

 Chaque cas étant unique, il est souhaitable de prendre conseils auprès de son expert retraite.


A propos de l'auteur : 

Bruno Scipioni est expert retraite, consultant en fiscalité et protection sociale. Il est basé à Aix-en-Provence. Grâce à son expertise il offre aux salariés de ses clients une étude personnalisée leur permettant d'évaluer les conséquences financières d'un départ volontaire: étude retraite personnalisée, fiscalité des indemnités et des aides, fiscalité de l'épargne. Il aide aussi les responsables R.H à bâtir le Plan Epargne Retraite Entreprise. 



5 avr. 2016


Votre stratégie retraite et celle de vos salariés: pensez-y dès maintenant.

En octobre 2015, les régimes de retraites complémentaires Arrco et Agirc ont bien été sauvés, mais au prix fort pour les assurés.

Des scénarios inédits du Conseil d'orientation des retraites (COR) démontreraient qu'un cadre né en 1959, voulant partir à la retraite dès qu'il a réuni la durée d'assurance au régime de base, perdra environ 15% de sa pension complémentaire. Cette perte s'accentuant à 17% pour la génération 1990.  


Autre punition à court terme, la décote de 10% de la pension, pendant trois ans, pour les salariés qui veulent tout de même partir dès 60 ou 62 ans selon les conditions du régime de base. 

Après extinction du malus, donc à 63 ou 65 ans, vous pourrez toujours limiter les dégâts en travaillant plus longtemps. La perte persistera mais sera contenue à 5% environ pour un cadre né en 1959. La génération 1990 perdra, quant à elle, jusqu'à 8%. 

Pour affronter cette situation, vous devrez choisir parmi diverses solutions d'épargne retraite à cotisations volontaires, soit de manière collective (retraite d'entreprise, épargne salariale) ou individuellement. Le tout dans un cadre fiscal et social avantageux. 

B'S conseils peut vous aider à choisir la solution adaptée. 


A propos de l'auteur : 

Bruno Scipioni est expert retraite, consultant en fiscalité et protection sociale. Il est basé à Aix-en-Provence. Grâce à son expertise il offre aux salariés de ses clients une étude personnalisée leur permettant d'évaluer les conséquences financières d'un départ volontaire: étude retraite personnalisée, fiscalité des indemnités et des aides, fiscalité de l'épargne. Il aide aussi les responsables R.H à bâtir le Plan Epargne Retraite Entreprise. 

10 déc. 2013

Réforme 2013 des retraites du privé : encore une non-réponse

Alors que le gouvernement a utilisé le vote bloqué le 26 novembre dernier pour faire passer (enfin) sa réforme des retraites, la montagne accouchera probablement d’une énième souris le 18 décembre prochain en dernière lecture.

Ladite réforme, nous dit-on, assurerait l’équilibre financier des régimes par répartition à l’horizon 2040 : ah, la belle affaire !

Selon Florence Legros, Professeur à Paris-Dauphine, l’impact de cette réforme sur le déficit du régime de base repose, hélas, sur un scénario irréaliste, notamment : le taux de chômage et la croissance des gains de productivité.

Conséquence de quoi, à l’horizon 2030, le régime général et les régimes complémentaires seraient plutôt déficitaires de plus de 20 milliards d’euros et non excédentaires de 0,8 milliards d’euros comme attendu.

Mieux, les finances des caisses de retraites du privé ne seraient point bénéficiaires de 3,2 milliards d’euros en 2050, mais déficitaires de plus de 40 Milliards d’euros !

Comment sortir donc de notre torpeur ? Probablement par la remise à plat de notre pensée traditionnelle basée sur le triptyque « montant des cotisations / durée d’assurance / niveau des pensions ».

A vrai dire, ce système de transferts entre les générations du secteur privé semble désuet, et non équitable. Notamment si l'on songe aux retraites des fonctionnaires, lesquelles sont financées à plus de 70% par l’Etat, c’est-à-dire par le contribuable et par la dette.

Cette situation appelle la mise en place de systèmes neufs, vite!

A propos de l'auteur : 
Bruno Scipioni est expert retraite, consultant en fiscalité et protection sociale. Il est basé à Paris-La-Défense. Grâce à son expertise il offre aux salariés de ses clients une étude personnalisée leur permettant d'évaluer les conséquences financières d'un départ volontaire: étude retraite personnalisée, fiscalité des indemnités et des aides, fiscalité de l'épargne.





29 oct. 2013

Retraites complémentaires RSI et CIPAV: le rendement réel des cotisations versées

Tous deux indépendants, le professionnel libéral et le commerçant versent cependant leurs cotisations de retraite à des caisses distinctes: la CIPAV pour le premier, le RSI pour le second. 

Toutefois les cotisations de retraite complémentaire RSI et CIPAV n'offrent pas le même rendement! 

Les cotisations achètent des points, tant au RSI qu'à la CIPAV. Lors du départ en retraite, les points accumulés sont convertis en euros sur la base d'une valeur de "service" du point.

Le "taux de rendement" des sommes versées correspond au rapport entre retraite annuelle perçue et cotisation de retraite versé. Un rendement de 8% signifie que vous percevrez 8€ de retraite annuelle pour 100 € de cotisations versées. Les prélèvements sociaux, ainsi que l'impôt sur le revenu viendront en déduction du montant perçu. N'en tenons pas compte ici.

1/ CIPAV: attention à l'effet de seuil
Les cotisations de retraite complémentaire sont calculées à partir d'un barème comprenant 7 tranche de revenu. Le taux marginal de cotisation est stable: 33 € par point, cela en dehors des tranches où un euro de revenu supplémentaire vous fait basculer dans la tranche suivante et payer une cotisation beaucoup plus importante:  vous verserez par exemple 1 184 € de cotisations jusqu'à 41 050 € de revenu, puis 2 369 € dans la tranche de revenu supérieure. Cet effet de seuil peut s'avérer désastreux pour le cotisation dont la trésorerie est tendue.
Le taux de rendement annuel affiche 7,9% avant impôt et prélèvements sociaux.

2/ RSI: linéarité et mais rendement moindre
Les cotisations de retraite RSI ( retraite de base et complémentaire) évoluent, quant à elles, de façon plus linéaire puisqu'elles sont calculées en fonction du résultat brut de l'activité professionnelle. Il n'y pas d'effet de seuil comme on le rencontre à la CIPAV, mais le taux de rendement est inférieur à celui de la CIPAV: 6,8% l'an.

La rentabilité des cotisations de retraite dépend de 3 facteurs: l'âge de départ en retraite, la durée d'assurance validée dans le régime et la durée de vie de la personne.

Ainsi, pour les cotisations de retraite complémentaire RSI et CIPAV versées en fin de carrière, le rendement apparent semble encore satisfaisant: un assuré qui prend sa retraite à 62 ans, avec une espérance de vie de 84 ans, touchera sa retraite pendant 22 ans, soit environ 175% de son apport à la CIPAV et 150% au RSI....

 Heureux libéraux!


A propos de l'auteur : 
Bruno Scipioni est expert retraite, consultant en fiscalité et protection sociale. Il est basé à Paris-La-Défense. Grâce à son expertise il offre aux salariés de ses clients une étude personnalisée leur permettant d'évaluer les conséquences financières d'un départ volontaire: étude retraite personnalisée, fiscalité des indemnités et des aides, fiscalité de l'épargne.




Deux critères à maîtriser pour conduire une stratégie retraite gagnante

La pratique régulière du conseil en stratégie retraite, m'a permis de constater chez la plupart de mes clients une méconnaissance quant à 2 notions importantes, à savoir l'âge légal de départ et la validation des trimestres d'assurance. 


Clarifions ces deux notions clés; ceci favorisera la mise en oeuvre d'une stratégie retraite efficace:

1/ L'âge légal de départ en retraite
Celui-ci n'implique pas obligatoirement la cessation de votre activité professionnelle: vous pouvez tout à fait continuer à travailler tout en percevant vos retraites en optant pour le cumul emploi-retraite.
En revanche, vous ne percevrez pas le moindre euro de pension si vous cessez votre activité avant l'âge requis, même en acceptant une décote. 
L'âge légal de la retraite est bien celui à partir duquel vous commencerez, sur demande, à percevoir vos pensions. L'éventuel recul de l'âge légal changera la donne: notamment pour les personnes ayant déjà totalisé la durée d'assurance suffisante pour prétendre au taux plein.

2/ Un trimestre cotisé résulte d'une assiette de cotisation déclarée et non d'une durée d'activité accomplie 
Dès lors que vous cotisez sur une assiette de 1886 € (soit 200 SMIC, en 2013), et bien vous validez un trimestre d'assurance pour la retraite ! 
Par exemple, 4 mois d'activité rémunérée sur la base mensuelle de 200 SMIC valident 4 trimestres de durée d'assurance.  
Dans votre stratégie retraite ne perdez cependant pas de vue la règle suivante: l'assurance retraite valide au maximum 4 trimestre d'assurance par année civile. 
Pas folle la guêpe...

A propos de l'auteur : 
Bruno Scipioni est expert retraite, consultant en fiscalité et protection sociale. Il est basé à Paris-La-Défense. Grâce à son expertise il offre aux salariés de ses clients une étude personnalisée leur permettant d'évaluer les conséquences financières d'un départ volontaire: étude retraite personnalisée, fiscalité des indemnités et des aides, fiscalité de l'épargne.